HI,{{username}}
Manage account
Change password
HEADLINES
{{headlineCount}} new {{headlineCount == 1 ? 'update' : 'updates'}}
+ MORE HEADLINES

Le Général Aoun devant le corps diplomatique: le Liban paie le prix de l'accumulation de 30 années de politiques économiques et financières

14
JANUARY
2020
  • {{article.caption}}
  • {{article.caption}}
A
+
A
-
Print
Email
Email
A
+
A
-

Le Général Michel Aoun devant le corps diplomatique:

 
Excellence Monseigneur Joseph Spiteri, nonce apostolique
et doyen du corps diplomatique au Liban,
Excellences,
Mesdames et Messieurs les représentants des Missions Diplomatiques accréditées au Liban,
 
 
Cette rencontre traditionnelle en début d’année est une belle occasion pour échanger nos vœux et faire un tour d’horizon des défis et des espérances qui nous attendent.
 
Tout d’abord, je remercie son Excellence le Nonce apostolique, pour les vœux chaleureux et le soutien affectueux qu’il a exprimés au nom du corps diplomatique au Liban, envers ma personne et le peuple libanais. À mon tour d’espérer que cette nouvelle année soit porteuse de paix et d’espérance pour vos nations, vos dirigeants et vos peuples.
 
Je voudrai ici évoquer en particulier le message de Sa Sainteté le Pape François à l'occasion de la Journée mondiale de la paix, intitulé « La paix, un chemin d’espérance ». Une espérance commune à tous les peuples de la terre face aux guerres, à l'oppression et à l'injustice. L'espérance étant l'essence même de notre foi puisque nous reposons sous terre en attendant la résurrection !
 
Si la paix est l'espérance des peuples, cela signifie qu’elle est au cœur de la vie. Voilà pourquoi j’espère que tout responsable de la paix dans le monde n’oublie pas cette vérité lorsqu'il prend des décisions susceptibles de la mettre en péril.
 
Comme le dit Sa sainteté le pape François : « Le monde n’a pas besoin de paroles creuses, mais de témoins convaincus, d’artisans de paix ouverts au dialogue sans exclusions ni manipulations ». Des paroles qui le mettent en tête de ces hommes courageux dont le monde a besoin et qui expliquent l’amour et le respect que lui portent tous les Libanais.
 
Excellences,
Plusieurs facteurs, à la fois internationaux et internes, se sont ajoutés pour provoquer la plus difficile crise économique, financière et sociale qui n’ait jamais frappé le Liban.
 
Au niveau international, les crises économiques dans le monde ont eu un impact négatif sur notre économie.
À celles-ci se sont ajoutées les guerres des pays avoisinants qui ont assiégé le Liban (et continuent de le faire) en fermant ses marchés d’exportation et en bloquant son expansion vitale au niveau commercial, industriel et agricole. Le nombre de déplacés égalant prés de la moitié de notre population autochtone n’a fait que dégrader encore plus la situation. Et pour parachever le tout, le blocus financier est venu limiter le flux d'argent venu de l'étranger, apportant un grand préjudice à l'économie et au marché financier du pays.
 
Au niveau national, le Liban paie le prix de l'accumulation de trente années de politiques économiques et financières erronées basées sur la rente et l’endettement, au détriment de la production, notamment dans le domaine de l'industrie et de l'agriculture. A cela, il faut ajouter la corruption et le gaspillage qui minent l’Administration depuis des décennies.
 
Ma préoccupation majeure, dés le début de mon mandat, était la situation économique et financière du pays. De ce fait, l'approbation des décrets sur l'extraction de pétrole et de gaz fut le premier point mis à l'ordre du jour de la première session du gouvernement. Par la suite, un plan économique national complet a été élaboré. Des projets de modernisation des infrastructures ont été approuvés. Leur financement devait provenir des donateurs de la Conférence CEDRE. Cependant, tous ces projets sont restés au point mort.
 
Dans le secteur financier, j'ai œuvré avec force pour remettre de l’ordre dans les finances publiques conformément à la constitution et à la loi de la comptabilité publique. À noter que trois budgets ont été approuvés après douze ans d’absence et de dépenses aléatoires qui ont violé la constitution.
 
Oui, je n’ai pas ménagé mes efforts pour m'attaquer aux problèmes économiques, mais cela n’a pas donné les résultats espérés car la situation était particulièrement critique et les obstacles, nombreux. La pression économique a poussé les Libanais à descendre dans la rue pour exiger des solutions légitimes face aux difficultés de la vie et demander de mettre fin à la corruption.
 
Ces manifestations ont tout d’abord constitué une réelle opportunité pour réaliser les réformes souhaitées car elles ont ébranlé les murs institués par le communautarisme et la classe politique et effacé les lignes rouges tracées devant tout compte à rendre. Mettre en cause des responsables est devenu possible et une forte impulsion a été insufflée au système judiciaire. Ainsi, le gouvernement démissionnaire a pu approuver un document de réformes, impossible par le passé.
 
Cependant, les tentatives de récupération des mouvements sociaux par certains partis politiques ont dispersé le champ des revendications tout en les noyant dans une radicalisation systématique. Cela a porté un coup à l’unanimité initiale autour du changement réclamé. De même, les rumeurs lancées de façon préméditée par certains médias et manifestants ont brouillé le paysage, empêchant de viser les véritables responsables des sources de corruption. Pour ma part, je compte sur les Libanais, qu’ils soient dans les rues ou dans leurs foyers, pour persévérer dans la lutte contre la corruption.
 
Quant à l'armée et aux forces de l’ordre, elles ont fait preuve d'une grande dextérité en assurant la sécurité des manifestants, en préservant leur liberté d'expression, tout en empêchant les blocages des routes pour permettre aux citoyens de se déplacer et se rendre à leur travail et leur domicile.
 
Malheureusement la conjoncture économique a eu des effets négatifs sur la situation sécuritaire du pays provoquant une augmentation de la criminalité sous toutes ses formes. Un taux que nous avions pourtant réussi à faire baisser de façon significative depuis deux ans.
 
Excellences,
 
Il était prévu que le nouveau gouvernement voit le jour la semaine dernière, mais de nouveaux obstacles ont empêché sa constitution. Bien que nous soyons conscients que tout retard est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre, la formation d’un tel gouvernement nécessite le choix de personnes qualifiées, ayant la confiance du peuple mais aussi celle du parlement, ce qui nécessite du temps.
En effet, il est demandé à ce gouvernement d’avoir a un programme défini et rapide pour pouvoir faire face à la fois à la crise économique et financière urgente mais aussi aux grands défis auxquels le Liban et toute la région sont confrontés. Il est évident que nous continuerons à tout mettre en œuvre pour que ce gouvernement voie le jour car l’intérêt de la nation prime devant toute autre considération.
 
Excellences,
 
En plus de toutes ces difficultés, la crise des déplacés continue de peser sur le pays à tous les niveaux alors que la communauté internationale n'a pas réellement assumé ses responsabilités, ni en facilitant leur retour, ni en atténuant l'impact financier qui pèse sur notre pays. Des aides consacrées aux déplacés, la part du Liban est minime. En réalité, nous n'avons entendu que des paroles complimentant notre rôle humanitaire et des affirmations liant le retour des déplacés à une solution politique.
 
Si nous avons pris en considération les raisons qui ont poussé les déplacés à quitter leur pays et fourni toute la coopération et l'assistance possibles pendant des années, aujourd'hui nous ne comprenons absolument pas les pressions qui entravent leur retour, et nous avons le droit d’émettre de grands points d’interrogation face à cette indifférence internationale vis à vis de notre demande. D’autant que j’ai soulevé le problème dans tous les forums internationaux et arabes, expliquant les conséquences négatives subies par le Liban.
 
Au cœur de ce contexte oppressant, des indicatifs positifs sont attendus par le Liban en provenance de l'exploration de ses ressources naturelles dans ses eaux territoriales. Je saisis cette occasion pour vous souligner notre attachement à l’exploitation de tous nos champs pétroliers et notre rejet de toute tentative d’agression israélienne. Bien plus, nous affirmons la nécessité de fixer les frontières terrestres et délimiter les frontières maritimes. De telles mesures sont des facteurs de paix et de stabilité qui permettent de préserver les droits du Liban et de faire régner un climat de sérénité autour de cette exploitation.
 
Excellences,
Bien que l'année 2019 se soit terminée par une crise majeure, elle a vu également d'importantes réalisations internationales pour le Liban. Tout d’abord, le fait de consacrer dans notre pays un espace de convergence et de dialogue entre les civilisations, les religions et les cultures, grâce au vote de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la création au Liban de « l'Académie de l'homme pour la Rencontre et le Dialogue ». En effet, au cœur du bouillonnement actuel dans la région, il devient de plus en plus certain que l'ouverture, le dialogue et la connaissance de l'autre sont les fondements essentiels de la construction de la paix et de la stabilité pour confronter les idées d'extrémisme, d'isolement et de fermeture.
 
Quant à au choix du Liban pour abriter le siège régional de l'Organisation internationale de la Francophonie au Moyen-Orient, il confirme le rôle important de notre pays dans la région et sera inauguré à Beyrouth avec l’OIF officiellement cette année.
 
Excellences,
Le destin du Liban et sa vocation sont d’être une terre de paix, de dialogue et de tolérance, d’où le devoir de maintenir sa stabilité et la coexistence entre ses communautés. Ceci explique notre attachement à la résolution1701 et aux accords internationaux basés sur le droit de tout pays à recouvrir l’intégrité de ses terres et d’empêcher toute implantation d’autres peuples sur son territoire. De même, nous sommes conscients qu’il faut préserver le Liban des conflits régionaux sans pour autant l’affaiblir ni lui ôter son droit à la résistance. En définitif, établir une stratégie de défense adéquate, en accord avec tous les Libanais, pour renforcer la situation actuelle.
 
Excellences,
Le Liban commémore cette année le premier centenaire de la proclamation de "l'État du Grand Liban". Je suis convaincu que ce centenaire sera l’occasion, malgré tous les sujets d'anxiété et du manque de visibilité, pour redécouvrir le rôle et le statut du Liban. Plus encore, il donnera l’opportunité à tous les Libanais de construire une patrie digne des plus hautes valeurs humaines. Puisse notre pays réaliser pleinement son message spirituel à travers la pensée, l'action et la volonté de son peuple.
 
 
Meilleurs à tous vœux pour cette nouvelle année et vive le Liban!
 
MORE ABOUT
ADVERTISE HERE
JUST IN
TRENDING
HEADLINES
{{headlineCount}} new {{headlineCount == 1 ? 'update' : 'updates'}}
+ MORE HEADLINES
TRENDING
  • online ordering system for restaurants
  • The best online ordering systems for restaurants
  •